Des éleveurs relaxés mais pas encore indemnisés
Ils refusaient de vacciner leurs animaux pour une maladie vectorielle : la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO). La justice est passée, ils ont eu gain de cause et en tirent les conclusions.
Le 15 mars dernier, les six éleveurs de bovins prévenus de ne pas avoir fait vacciner leurs animaux contre la fièvre catarrhale ovine, dans le cadre d'une campagne obligatoire, étaient relaxés par le tribunal de proximité. Ce dernier relevait que les faits poursuivis ne recevaient plus la qualification d'infraction au jour du jugement.
De fait, lorsque la maladie se propageait dans la région, durant la saison 2008-2009, la vaccination était obligatoire. L'année suivante, les éleveurs obtenaient la possibilité de dérogations avant que le caractère obligatoire soit définitivement levé le 2 novembre 2010.
" Nous ne refusons pas la vaccination "
Le 18 septembre 2012, quatre des six éleveurs revenaient sur cet épisode médiatisé autour de ceux que l'on appelait alors les réfractaires. "Assez naturellement, il y a beaucoup de maladies qui circulent, mais elles ne tombent pas tout à fait par hasard sur les troupeaux, touchant plus fréquemment ceux à forte concentration d'animaux", explique Emmanuel Leroux. "Nous ne sommes pas des irresponsables et nous ne refusons pas la vaccination, mais dans le cas présent, il s'agissait d'une maladie à transmission vectorielle, non contagieuse. Dans l'affolement général, il était même recommandé de pulvériser des insecticides sur les animaux !"
Les six voyaient leur obstination payée de retour lorsque l'on apprenait que cette campagne de vaccination provoquait des avortements et des stérilités en série. "La fièvre catarrhale reviendra sans doute un jour, dans la mesure où seulement une partie des troupeaux a été immunisée naturellement", poursuit Gilles Guellier de la Ferme de la Guilbardière. "On retiendra, il faut le souhaiter, qu'une vaccination systématique pour une maladie vectorielle est totalement inadaptée."
Un épisode particulièrement éprouvant pour ces éleveurs, coûteux aussi dans les démarches judiciaires, qui soulève une autre question. Tous ont une assurance incluant le remboursement des frais juridiques sur une base forfaitaire. Quatre d'entre eux n'ont toujours pas été indemnisés par la plus connue des assurances du monde agricole.
Henri Lemaire
Source : la Nouvelle République.
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